Ils ne s’y attendaient pas. Des milliers de copropriétaires ont découvert, parfois sans préavis, une nouvelle ligne de dépense sur leur appel de charges. Pourtant, il ne s’agit ni de ravalement, ni d’ascenseur à réparer. Cette fois, la facture vient d’une obligation de sécurité imposée à toutes les copropriétés françaises.
Une réforme discrète mais incontournable
Le système d’accès aux immeubles collectifs est en pleine révolution. Derrière les traditionnels digicodes et badges, une technologie nommée Vigik assure depuis des décennies l’entrée dans les bâtiments. Utilisé par les résidents, mais aussi par les facteurs, pompiers ou techniciens, ce système est devenu vulnérable.
Des copies frauduleuses de badges professionnels circulent, permettant à des personnes mal intentionnées de s’introduire dans les halls sans autorisation. Cambriolages, démarchage sauvage, repérages : la sécurité des immeubles est désormais compromise.
L’État impose une modernisation d’ici 2030
Face à cette menace, les autorités ont tranché : le système Vigik doit être remplacé par une nouvelle version, baptisée Vigik+, dotée de protections renforcées et d’une gestion centralisée des accès. Ce remplacement est obligatoire pour toutes les copropriétés, sans exception, et doit être effectif avant le 1er janvier 2030.
Mais les premières factures sont déjà envoyées
De nombreux syndics ont pris les devants et engagé les travaux sans attendre l’échéance. Résultat : certains propriétaires reçoivent déjà les appels de fonds, parfois sans savoir à quoi ils correspondent.
Le coût ? En moyenne une centaine d’euros, mais ce montant peut augmenter selon :
- le nombre d’entrées à équiper,
- la taille de l’immeuble,
- ou les choix techniques du syndic.
Une charge de plus pour les propriétaires
En France, plus d’un ménage sur deux est propriétaire. Et parmi eux, des millions vivent en copropriété. Pour ces foyers, cette nouvelle dépense s’ajoute à une longue liste : taxe foncière, travaux, rénovation énergétique, entretien courant…
Cette facture Vigik+, pourtant peu médiatisée, s’annonce incontournable et non négociable.
Un chantier colossal à l’échelle nationale
Avec plus de 532 000 copropriétés recensées en France, cette transition représente un des plus grands chantiers numériques de sécurisation résidentielle.
Les futurs systèmes permettront non seulement d’améliorer la sécurité, mais aussi d’administrer à distance les accès pour les syndics, facilitant ainsi la gestion des interventions urgentes ou planifiées.
Mais pour les copropriétaires, une question demeure : seront-ils correctement informés, ou devront-ils payer sans comprendre ?