Après des mois de rendement exceptionnel, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) s’apprête à vivre un tournant. Dès le 1er août 2025, son taux d’intérêt devrait chuter, conséquence directe de la baisse de l’inflation. Un changement qui risque de refroidir bon nombre de Français, alors que ce produit reste l’un des plus généreux du marché.
Un livret qui cartonne, mais sous conditions
Réservé aux ménages modestes, le LEP a tout pour séduire : taux net de 5 % depuis février 2024, intérêts exonérés d’impôt, et souplesse totale d’utilisation. En 2025, ce livret fait un carton avec près de 10 millions de titulaires, notamment en raison d’un plafond porté à 10 000 euros (hors intérêts capitalisés) et d’une fiscalité imbattable.
Mais pour y avoir droit, il faut remplir des critères stricts :
- Résider fiscalement en France
- Avoir des revenus en dessous d’un plafond défini (environ 22 000 € pour une personne seule)
- Fournir chaque année son avis d’imposition pour rester éligible
Une chute attendue… mais encadrée
Si le LEP séduit tant, c’est grâce à sa rémunération exceptionnelle. Mais tout pourrait changer dans quelques semaines. En cause : une inflation moyenne limitée à 0,88 % sur les six derniers mois. Le taux du LEP, indexé sur l’inflation hors tabac, pourrait mécaniquement redescendre autour de 0,9 % selon les règles officielles.
Cependant, des garanties protègent les épargnants. En vertu du dispositif actuel, le LEP ne peut jamais offrir un taux inférieur à celui du Livret A + 0,5 point. Avec un Livret A attendu à 1,7 % en août, le taux plancher du LEP serait donc de 2,2 %.
Le gouvernement peut encore agir
Comme lors des précédentes révisions, le gouverneur de la Banque de France et le ministre de l’Économie peuvent s’écarter de la formule standard. En février, le taux aurait dû tomber à 2,9 %, mais a finalement été maintenu à 3,5 %. Cette intervention politique reste possible, bien que moins probable en cas de poursuite de la désinflation.
Un verdict attendu en juillet
Il faudra patienter jusqu’à la mi-juillet pour connaître le taux définitif qui s’appliquera à compter du 1er août. Une chose est sûre : même avec une baisse, le LEP devrait conserver un avantage compétitif par rapport aux autres livrets réglementés. Mais pour les Français aux revenus modestes, la baisse à venir risque d’avoir un goût amer, surtout dans un contexte où chaque euro d’épargne compte.