Le gouvernement français envisage de procéder à des ajustements dans les règles régissant l’assurance chômage. Celle-ci, conçue comme une béquille temporaire pour les travailleurs en transition entre deux emplois, pourrait connaître des réformes significatives à partir de juillet. L’objectif clairement affiché par l’exécutif est de favoriser le retour à l’emploi tout en allégeant les charges de l’État dans le cadre de la gestion globale des allocations chômage.
Changement de cap
À première vue, la stratégie gouvernementale semble dépendre fortement de la conjoncture économique. Au sein du ministère du Travail, diverses options sont à l’étude avec un potentiel resserrement des critères de distribution des allocations.
Bien que rien ne soit encore gravé dans le marbre, l’une de ces approches envisagées est la réduction de la durée d’indemnisation si le taux de chômage chute. Une source socialiste bien informée a indiqué la possibilité d’une réintroduction de cette mesure dans le futur décret attendu en mai, affirmant que le gouvernement garde en ligne de mire son objectif de plein emploi, soit un taux de chômage à hauteur de 5% d’ici la fin du mandat présidentiel en cours.
Restrictions des conditions d’indemnisation
En plus de l’approche conjoncturelle, durcir les conditions d’ouverture des droits à l’assurance chômage est également à l’agenda.
Une modification des critères pour prétendre à l’allocation est discutée, passant d’un requis de 6 mois de travail sur les 24 mois précédents à potentiellement 8, 9, voire 12 mois d’activité professionnelle.
Élargissement du délai de carence
Actuellement, le délai de carence, une période durant laquelle un chômeur ne perçoit pas d’indemnité après la rupture de son contrat de travail, est limité à un maximum de 6 mois. Le gouvernement réfléchit à étendre cette durée jusqu’à 8 ou 12 mois, avec la possibilité d’inclure d’autres éléments que les indemnités supra-légales dans le calcul de ce délai.
Bonus-malus généralisé
Les changements prévus ne se limitent pas aux travailleurs; les employeurs pourraient aussi voir les règles durcies avec une extension du dispositif bonus-malus. Celui-ci ajuste les cotisations des entreprises en fonction de leur utilisation des contrats courts. Ce système, appliqué à ce jour uniquement dans 7 secteurs, pourrait s’étendre à tous, à l’exception des entreprises de moins de 11 salariés.