Alors que près de deux millions de Français perçoivent leur retraite depuis l’étranger, un rapport publié en mai 2025 par la Cour des comptes révèle une réalité troublante : le manque de contrôle expose le système à une fraude massive, aux conséquences financières préoccupantes pour la France.
Des pensions expédiées à l’étranger… sans véritable vérification
Depuis plusieurs années, les caisses de retraite françaises versent des milliards d’euros à des assurés résidant hors du territoire national. Si cela peut sembler normal dans un contexte de mobilité croissante, le contrôle de la réalité des bénéficiaires et de leurs droits reste très lacunaire, selon les magistrats financiers.
En tête des destinations concernées : l’Algérie, le Maroc, la Turquie, le Portugal… autant de pays dans lesquels la vérification de l’identité des retraités et de leur situation réelle (résidence, décès, etc.) reste difficile à établir. Cette situation ouvre la porte à de nombreuses irrégularités.
Une mécanique de fraude bien rodée et encore trop peu repérée
Le rapport révèle plusieurs types de fraudes récurrentes, souvent impossibles à détecter depuis la France :
- Des pensions versées après le décès du retraité, les proches continuant à percevoir l’argent.
- Des identités usurpées, avec des individus profitant des droits d’un autre assuré.
- Des prestations perçues illégalement, faute de déclaration de départ à l’étranger.
Les chiffres sont édifiants : jusqu’à 80 millions d’euros détournés en Algérie rien qu’au titre des pensions post-décès, selon les estimations de la Cour. Le Maroc aussi est concerné, avec une fraude évaluée à 12 millions d’euros.
Des mesures prises, mais encore loin du compte
Le rapport reconnaît que des actions ont été initiées, notamment depuis 2017, et renforcées avec le plan anti-fraude sociale lancé en 2023. Mais le système reste trop permissif, et les contrôles trop rares. Les autorités ne disposent pas des moyens suffisants pour vérifier l’existence réelle de certains retraités ou l’authenticité des documents transmis depuis l’étranger.
Des propositions pour fermer les brèches
La Cour des comptes appelle à un virage ferme :
- Renforcer les coopérations internationales pour accéder à des bases d’état civil fiables.
- Déployer des contrôles sur le terrain, notamment dans les pays à risque élevé.
- Mettre en place des procédures automatiques de déclaration de décès, en collaboration avec les autorités locales.
Derrière ce signal d’alarme, c’est la pérennité du système de retraite français qui est en jeu. Car chaque euro indûment versé est un euro perdu pour les générations futures.
ET c’est maintenant que l’on s’aperçoit que des morts touchent leurs pensions de retraite depuis l’étranger. Quand quelqu’un de 123 ans touche une retraite ça devrait quand même alerter quelqu’un ou, si tout le monde fait la sieste, ça devrait occasionner une alerte informatique obligatoire, mais faudra aussi trouver un agent pour la lire …… On n’en sort pas !!!!
vous avez tout à fait raison. Avec l’informatique cela devrait faciliter les choses. Mais c’est que dans certains pays les gens sont immortels et cela n’alerte personnes … Pourtant au Portugal j’avais un ami, ,qui devait se présenter tous les 6 mois, pour effectivement justifier qu’il était toujours de ce monde, et il trouvait cela logique. Que de laxisme en France, on doit être vraiment riche, pour faire tout ce gaspillage !!! Après on n’augmente plus les retraités honnête faute d’argent