Le Livret A s’apprête à subir l’une de ses plus fortes baisses de rendement depuis des années. Dès le 1er août, son taux pourrait être sévèrement amputé, plongeant sous les 2 %, selon les projections. Une décision qui pourrait bouleverser les habitudes de millions de Français et relancer le débat sur l’avenir de l’épargne réglementée.
Le compte à rebours est lancé
Le 1er août 2025 pourrait signer la fin d’un cycle pour le Livret A. Si rien ne change, son taux passera sous la barre symbolique des 2 %, une chute brutale pour un placement détenu par une majorité de Français.
Les premières estimations font état d’un nouveau taux compris entre 1,5 % et 1,7 %, contre 2,4 % actuellement. Ce n’est pas une surprise : la formule de calcul du Livret A repose sur l’inflation et les taux interbancaires européens, deux indicateurs en net repli ces derniers mois.
Pourquoi les Français continuent de verser sur leur livret
Ironie du calendrier : les versements sur le Livret A et le LDDS ont atteint leur plus haut niveau de l’année au mois de mai. En clair, les épargnants se ruent sur ces placements… alors même qu’une baisse de rémunération se profile.
- 1,22 milliard d’euros ont été déposés sur les Livrets A
- 660 millions d’euros sur les LDDS
→ Soit un total de 1,88 milliard d’euros de collecte nette en un mois.
Cette ruée s’explique sans doute par une volonté de profiter une dernière fois du taux actuel avant sa révision.
Une baisse qui pourrait durer 18 mois
Le nouveau taux ne sera pas temporaire. Une fois validé mi-juillet par la Banque de France et transmis au gouvernement, il s’appliquera jusqu’à fin janvier 2026, sans possibilité de révision intermédiaire.
Cela signifie que les épargnants devront composer pendant 18 mois avec une rémunération réduite, dans un contexte où la consommation reste fragile et l’inflation moins forte.
Un placement de moins en moins compétitif ?
Déjà ramené de 3 % à 2,4 % en février, le Livret A semble perdre peu à peu de son éclat. Face à lui, les fonds en euros de l’assurance vie, également garantis mais souvent mieux rémunérés, regagnent du terrain.
Autre limite : les plafonds. Avec 22.950 euros pour le Livret A et 12.000 euros pour le LDDS, les marges de manœuvre sont réduites pour ceux qui veulent sécuriser davantage leur épargne.
Un taux d’épargne au plus haut
Ce contexte s’inscrit dans une situation plus large : les Français continuent de mettre de côté massivement, avec un taux d’épargne de 18,8 % au premier trimestre 2025 selon l’Insee. Un niveau record sur les 45 dernières années (hors crise sanitaire), vu comme un frein à la reprise économique.
Face à cela, le gouvernement pourrait éviter toute dérogation au calcul automatique du taux, afin de favoriser la relance par la consommation.
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