Changer de pays pour profiter pleinement de sa retraite ? L’idée séduit chaque année des milliers de Français. Soleil, vie moins chère, nouveau cadre de vie : les motivations sont multiples. Mais derrière ces envies d’évasion se cache une réalité méconnue. Car partir vivre sa retraite à l’étranger n’est pas sans impact sur votre pension.
Derrière le rêve d’expatriation, des démarches incontournables
Si l’idée d’un départ à l’étranger vous tente, il est impératif de respecter certaines obligations administratives. Dès que le projet se concrétise, les retraités doivent informer leur caisse de retraite de leur changement d’adresse et transmettre leurs nouvelles coordonnées bancaires en cas d’ouverture d’un compte local.
Le site Démarches Administratives précise d’ailleurs qu’il est demandé aux retraités souhaitant émigrer d’informer leur changement d’adresse à leurs caisses de retraite, ainsi que leur changement de coordonnées bancaires s’ils ouvrent un compte en banque dans leur pays de résidence .
Mais l’une des obligations les moins connues reste la preuve d’existence. Chaque année, les retraités installés à l’étranger doivent justifier qu’ils sont toujours en vie en faisant remplir un certificat de vie par une autorité locale, mairie ou consulat.
Un phénomène en pleine croissance
Ce choix de s’installer à l’étranger séduit de plus en plus de retraités français. Les derniers chiffres communiqués par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) sont révélateurs : 1,2 million de Français à avoir quitté la France pendant leur retraite, soit 7,8 % du nombre total de personnes touchant la retraite .
Le mouvement ne faiblit pas : environ 30 000 nouveaux retraités font chaque année le choix de s’installer à l’étranger.
Les motivations ? Une qualité de vie plus abordable, un climat plus clément ou encore un retour aux racines pour certains retraités issus de l’immigration.
Des impacts financiers à anticiper avec prudence
Ce choix de vie a aussi des répercussions directes sur le montant des pensions. En effet, certains prélèvements sociaux, appliqués en France, disparaissent lorsque le retraité s’installe à l’étranger. C’est le cas notamment de la contribution sociale généralisée (CSG), de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) ou encore de la contribution de solidarité pour l’autonomie.
Un avantage qui se traduit par un revenu net supérieur… mais qui doit être nuancé.
Car d’autres cotisations peuvent s’appliquer. Ainsi, selon le pays de résidence et les accords bilatéraux existants, une cotisation d’assurance maladie de 3,20 % peut être prélevée sur la pension. Cette règle concerne notamment les personnes disposant de moins de quinze ans de cotisations vieillesse ou relevant d’un régime français d’assurance maladie à titre obligatoire.
Chaque pays a ses règles fiscales
En parallèle, les règles fiscales du pays d’accueil peuvent venir réduire — ou non — l’avantage financier du départ. Certains États appliquent des taxes supplémentaires sur les pensions françaises perçues par leurs résidents. D’autres, au contraire, offrent un cadre fiscal allégé.
Une donnée à étudier de très près avant de franchir le pas.
Une décision à préparer soigneusement
S’installer à l’étranger pour vivre sa retraite peut donc être un excellent choix, à condition de ne pas négliger les démarches à effectuer et les conséquences financières possibles.
La CNAV rappelle d’ailleurs une mise en garde essentielle : « cette décision n’est pas à prendre à la légère ».
Mieux vaut donc se renseigner en amont, anticiper les formalités et bien analyser les accords existants entre la France et votre futur pays d’accueil pour éviter toute mauvaise surprise.