La taxe foncière a augmenté de plus de 10% pour les particuliers depuis 2022. Explications.
Taxe foncière versus taxe d’habitation
Si la taxe d’habitation sur les habitations principales a été supprimée, la taxe foncière reste. Le ministère de l’Économie précise que « La taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) est un impôt local qui concerne aussi bien les propriétaires d’un bien immobilier que ses usufruitiers ». En effet, cette taxe, plus précisément taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) a presque remplacé la taxe d’habitation car elle a augmenté de 10.8% entre 2022 et 2023.
Le site impot.gouv détaille : « le montant de votre taxe est calculé en multipliant la base imposable du bien (valeur locative cadastrale) par les taux d’imposition applicables. Votre avis de taxe foncière peut également comprendre une taxe d’enlèvement des ordures ménagères calculée selon la même méthode, mais avec un taux spécifique ». La valeur d’un bien selon le cadastre est égale à sa valeur locative.
Qui sera touché par cette augmentation ?
En 2023 l’augmentation était de 7.1%, en 2024 elle est de 3.9%; c’est à dire environ 10% en deux ans. La plus forte augmentation de la taxe foncière concerne les appartements (+12,5%) alors que la taxe foncière sur les maisons n’augmente que de 9,6% sur un an. De plus, les autres locaux d’habitation, les dépendances, voient leur taxe foncière augmenter de 10,9%. Pour parler chiffres, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) précise que le montant moyen est de 1019 euros pour une maison et de 811 euros pour un appartement.
A noter aussi, la taxe foncière augmente selon le nombre d’habitation. Ainsi, 10% des propriétaires particuliers possèdent au moins trois habitations, c’est pourquoi ces derniers sont plus taxés (environ 3889 euros annuels en moyenne). Pour les 20% des propriétaires qui ont deux habitations, la taxe s’élèvera à 1 264 euros en moyenne. De leur côté, les propriétaires particuliers ou mono-propriétaires, sont imposés en moyenne à hauteur de 679 euros.
Une augmentation qui varie selon le lieu
Il est également intéressant de noter que la répartition géographique des augmentations varie considérablement. Dans certaines grandes villes, l’augmentation de la TFPB a atteint 15% à 20% (15% à Saint-Etienne, 14% à Annecy et jusqu’à 53% à Paris). Cette disparité s’explique par la différence de politique urbaine entre les municipalités : certaines ont vu dans la taxe foncière une façon de remplacer l’ancienne taxe d’habitation. Par contre, dans les campagnes et zones non urbaines, on retrouve cette tendance à l’augmentation, mais cette fois dans le but de pallier au déficit des communes.
Une augmentation qui inquiète
Beaucoup de propriétaires ont exprimé leurs préoccupations quant à l’impact financier de ces hausses, notamment pour ceux ayant des revenus fixes ou limités. Quant aux associations de propriétaires, elles ont aussi fortement réagi, réclamant des mesures de compensation ou des aides pour les propriétaires les plus modestes. Il est vrai que cette hausse pourrait décourager l’investissement immobilier, dont le secteur est déjà en péril dans de nombreuses communes françaises.
Cette taxe reste cependant cruciale pour le bon fonctionnement des services publics
La DGFiP, de son côté, rappelle que la taxe foncière est essentielle pour le financement des services publics locaux, tels que les écoles, les infrastructures routières, et les services sociaux. Elle souligne également que les collectivités locales ont une certaine latitude pour ajuster les taux de la taxe foncière, en fonction de leurs besoins budgétaires et des spécificités locales.