La TVA a 70 ans : que serait la France sans taxe sur la valeur ajoutée ?

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Alors que la célèbre taxe a fêté ses 70 ans ce 10 avril 2024, nos confrères de 20 Minutes ont interrogé trois économistes dans un scénario dans lequel on supprimerait la TVA en France. Bonne ou mauvaise idée ?

Une TVA présente partout et à tous les taux

En France, elle est partout : à 5,5 % quand vous achetez vos pâtes, votre steak, votre cola ou votre pain à emporter. Elle grimpe à 10 % pour un café consommé sur place ou si vous dégustez un croissant-cappuccino en terrasse. Pour le pack de bière, elle passe à 20 %, mais baisse à 2,1 % pour les médicaments.

On le voit, la TVA est présente partout et dans le quotidien des Français, mais que ferait-on sans elle ?

Le point de vue des économistes

Le site 20 Minutes a interrogé trois économistes et leurs réponses sont sans appel : c’est une mauvaise idée de supprimer la TVA malgré les 370 € qu’économiseraient en moyenne chaque mois les Français.

  • Dominique Plihon, économiste, membre d’Attac : « C’est clairement une fausse bonne idée. Les conséquences négatives seraient beaucoup plus importantes que les relatifs bénéfices ».
  • Philippe Légé (1), professeur en sciences économiques à l’ISST de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, parle d’une « catastrophe » en cas de suppression de la TVA. Car cette taxe a pesé 202 milliards € en 2023, soit 37,5 % des recettes fiscales brutes du pays. Loin devant l’impôt sur le revenu (17%) ou l’impôt sur les sociétés (12%).
    L’économiste souligne également :  « Il faudrait payer pour mettre son enfant à l’école ou pour déposer une plainte au commissariat. Il faudrait régler des milliers d’euros pour une journée en soins intensifs, plutôt que les 20 € du forfait hospitalier (…) Il est essentiel de maintenir un service public universel, gratuit et de bonne qualité ».
  • Pierre Boyer (2), professeur à l’École Polytechnique, s’appuie sur une note de la cour des comptes de 2023 : « L’analyse montrait que le chèque énergie avait été plus efficace pour soutenir les foyers précaires qu’une variation de la TVA pour ces ménages. Il vaut mieux prélever de l’argent à tous et le redistribuer ensuite ».
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Qui conclut que les pays qui ont les plus grandes dépenses de protection sociales comme les pays scandinaves sont aussi ceux qui ont les TVA les plus élevées.

1 – Coauteur de « Penser l’alternative » (2024, Fayard)
2 -Auteur de « Peut-on être heureux de payer des impôts ? »

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