Le gouvernement vient d’annoncer une décision qui risque de peser lourd sur le portefeuille de nombreux Français. Le barème de l’impôt sur le revenu ne sera pas revalorisé en 2026, une première depuis plusieurs années, alors même que l’inflation continue de grignoter le pouvoir d’achat.
Un gel inédit du barème décidé par Sébastien Lecornu
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a
confirmé que les tranches de l’impôt sur le revenu
resteront inchangées l’an prochain. Une mesure qui, en
apparence technique, aura des conséquences directes sur le
quotidien des contribuables.
Le projet de loi de finances pour 2026, dans la
continuité de l’annonce faite cet été par le gouvernement Bayrou,
n’indexera pas le barème sur l’inflation —
contrairement à la pratique habituelle.
Pourtant, l’indice des prix à la consommation hors tabac devrait grimper de 1,3 % en 2026, ce qui signifie que les ménages verront leurs revenus augmenter nominalement, sans pour autant bénéficier d’un ajustement du barème fiscal.
Le barème de l’impôt sur le revenu envisagé pour 2026
Voici les tranches de revenus actuellement prévues dans le texte budgétaire :
- Jusqu’à 11 497 € : 0 %
- De 11 497 € à 29 315 € : 11 %
- De 29 315 € à 83 823 € : 30 %
- De 83 823 € à 180 294 € : 41 %
- Au-delà de 180 294 € : 45 %
Les taux applicables pour le prélèvement à la source ne seront pas revalorisés non plus, ce qui signifie que le gel s’applique à tous les niveaux de la fiscalité sur le revenu.
Des impôts mécaniquement en hausse pour des milliers de ménages
Conséquence directe : toute augmentation de salaire en
2025 entraînera une imposition plus forte en 2026.
Certains foyers, auparavant non imposables, pourraient
désormais le devenir, uniquement à cause de ce gel.
Selon les estimations de Bercy, cette mesure
devrait rapporter 1,9 milliard d’euros
supplémentaires à l’État. Mais elle aura un revers social :
200 000 nouveaux foyers basculeraient dans l’impôt
sur le revenu.
Un signal fiscal aux effets politiques
Derrière cette décision, le gouvernement cherche à
accroître les recettes publiques sans relever les
taux d’imposition. Une stratégie qui pourrait toutefois
raviver les tensions sociales, notamment chez les
classes moyennes, déjà touchées par la hausse du coût de la
vie.
En pratique, ce gel du barème fiscal revient à une
hausse déguisée de l’impôt, puisque le seuil
d’imposition ne suit pas la progression des salaires ni celle des
prix.

