Le gouvernement prépare une réforme budgétaire explosive : le Projet de loi de finances 2026 envisage de réduire la défiscalisation des biocarburants, dont l’E85. Une mesure qui pourrait faire bondir son prix de 0,71 € à plus de 1,20 € le litre, menaçant directement le portefeuille des automobilistes et la filière du bioéthanol française.
Une mesure discrète qui pourrait coûter cher
Présenté au Parlement cette semaine, le Projet de loi de
finances 2026 contient une disposition passée presque
inaperçue : la réduction des avantages fiscaux accordés aux
biocarburants, notamment l’E85 et le B100.
Ces carburants bénéficient actuellement d’une taxation allégée pour
encourager la transition énergétique et soutenir la production
locale.
Mais selon Sylvain Demoures, porte-parole du collectif du bioéthanol, « le prix moyen à la pompe de l’E85 pourrait bondir de 40 à 50 centimes d’euros le litre jusqu’à atteindre 1,20 euro ». Une hausse brutale pour plus d’un million d’automobilistes qui ont choisi cette énergie alternative, séduits par son prix bas et son empreinte carbone réduite.
Le bioéthanol, victime collatérale d’une chasse aux niches fiscales
Le gouvernement justifie cette décision par une volonté de
simplifier le système fiscal et de réduire le coût des
niches, estimé à plus de 85 milliards
d’euros par an.
Le texte propose la suppression de 23 dispositifs jugés obsolètes,
dont celui bénéficiant aux biocarburants.
Pourtant, le E85 n’a jamais été aussi
populaire. Produit à partir de betteraves, de blé, de maïs
ou de résidus viticoles, il émet moins de CO₂ et permet
des économies substantielles sur les trajets quotidiens.
En remettant en cause ce modèle, le gouvernement prend le risque de
pénaliser une filière locale en pleine expansion
et de fragiliser une solution pourtant alignée avec les objectifs
climatiques français.
Le risque d’un nouvel embrasement social
L’annonce n’est pas sans rappeler les heures sombres de 2018, lorsque la hausse de la taxe carbone avait déclenché le mouvement des Gilets jaunes.
En effet, les distributeurs pourraient ajuster leurs prix sur l’ensemble de leurs gammes. Selon les projections, l’essence classique pourrait grimper de 2 à 3 centimes par litre à court terme. Et à long terme, un effet domino toucherait tous les carburants, y compris le diesel.
Les consommateurs, déjà confrontés à une inflation persistante, verraient alors leurs dépenses énergétiques s’envoler une fois de plus.
Entre écologie et pouvoir d’achat : un équilibre fragile
Le dilemme est clair : faut-il faire payer davantage les
automobilistes au nom de la rigueur budgétaire, ou
préserver un carburant plus vert et accessible
?
Cette question, hautement politique, divise au sein même de la
majorité.
Derrière la réforme fiscale, se joue un enjeu bien plus large :
celui de la transition énergétique et du pouvoir
d’achat.
Si les parlementaires valident cette suppression d’avantage fiscal, la hausse du prix du E85 pourrait devenir l’un des symboles du budget 2026, avec un risque politique majeur : raviver une contestation sociale que personne ne veut voir ressurgir.
En d’autres termes, toucher à l’E85, c’est jouer avec le feu.


Les caisses sont vides et la macronie nous fait les poches .
Ce n’est que le début.
Dormez tranquilles braves gens, tout va bien.