Dans un contexte de tension budgétaire et de nécessité de maîtriser les dépenses publiques, le gouvernement a décidé de réformer le dispositif du Compte Personnel de Formation (CPF). Ce changement, qui entraînera un reste à charge supplémentaire pour les salariés, s’inscrit dans une série de mesures d’austérité visant à générer des économies significatives pour l’État. Voici un décryptage des implications de cette réforme et ce qu’elle signifie pour les travailleurs désireux d’améliorer leurs compétences professionnelles.
Le compte personnel de formation (CPF) et son nouveau reste à charge
Le CPF, outil clé pour la montée en compétence des salariés, est amené à connaître une mutation notable : l’introduction d’un forfait de 100 euros que chaque bénéficiaire devra désormais acquitter pour accéder à une formation via ce dispositif. L’instance gouvernementale a arrêté cette décision au lieu de l’approche de pourcentage initialement pressentie.
L’effet de cette mesure est double. D’une part, elle devrait engendrer des économies d’une ampleur estimée à 250 millions d’euros dès sa première année d’application et à 375 millions en rythme de croisière, soit à partir de 2025. D’autre part, elle responsabilise les bénéficiaires en les impliquant financièrement dans leur parcours de formation.
Les salariés face à la contribution forfaitaire
Cette contribution fixe s’appliquera dès mai 2024 et signifie que même les salariés accumulant des droits suffisants sur leur CPF seront contraints de débourser une somme supplémentaire pour se former. Cette décision a un impact particulièrement modeste sur les formations longues et coûteuses, mais pourrait décourager certains travailleurs, notamment ceux pour qui le reste à charge semblait jusqu’ici inexistant.
Malgré l’élargissement du CPF à l’ensemble des permis terrestres à moteur, sanctionné par la loi du 21 juin 2023, la mesure pourrait susciter chez certains salariés un sentiment d’obstacle financier à la formation.
L’effet paradoxal de la réforme du gouvernement
Au-delà des économies directes générées par la réforme, le gouvernement semble également anticiper des économies indirectes dues à une baisse de la demande de formations. Les échos dans la presse suggèrent que la moitié des économies attendues résulteraient de la diminution de l’engagement des salariés dans les programmes de formation – une situation paradoxale quand l’État promeut lui-même la formation comme levier de relance de l’emploi.
Il est clair que les modifications apportées au CPF ont une vocation économique pour les finances publiques, mais leur impact sur l’accès à la formation reste sujet à débat. Il est essentiel de surveiller l’évolution de ce dispositif et son adoption par les salariés afin d’évaluer l’efficacité de la réforme dans la réalisation de ses objectifs initiaux : faire avancer la formation professionnelle tout en gérant les ressources de l’État de manière prudente et efficace.