Alors que les taux de l’assurance-vie sont bien remontés, passant de 1,320 % à 1,90 % mais les retraits des contrats perdurent. Faut-il craindre un blocage des rachats ?
Un avertissement a été émis fin juin par le gendarme des assureurs au sujet des contrats d’assurance-vie. LACRP constat qu’au « au premier trimestre 2023, les rachats sur l’ensemble des supports sont repartis à la hausse (5,7%), avec un niveau non atteint depuis 10 ans, ce qui amène les assureurs à être vigilants ».
Assurance-vie : la loi Sapin 2 veille
Interrogé par Les Échos, Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet Good Value for Money estime même que certains assureurs pourraient se retrouver en difficulté et pousser les autorités à « réguler les flux de sortie justement pour éviter une situation plus grave ». Pour cela, il existe la loi Sapin 2 qui vise à « limiter, suspendre ou retarder » les rachats et versements sur les contrats d’assurance vie pendant trois mois. Cette limitation ne peut excéder six mois au total. Car les fonds en euros offre un triple avantage : un capital garanti, des gains réalisés en fin d’année définitivement acquis, et la possibilité de retirer à tout moment ses fonds, tout ou en partie.
Assurance-vie : pas de panique aujourd’hui
Parce qu’aujourd’hui, l’assurance-vie subit la concurrence du livret A et ses 3 %. Conséquence : la décollecte de l’assurance-vie atteint -1,6 milliard €. Et le livret A continue de séduire avec +25,5 milliards €. Son taux de 3 % est maintenu au cours des 18 prochains mois.
Cependant, la loi Sapin 2 ne semble pas à l’ordre du jour selon des experts : « On reste sur des décollectes qui sont maîtrisables », affirme Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne. « L’annonce d’un blocage, même partiel et limité, serait contre-productive. Les montants en jeu ne sont pas systémiques », a-t-il expliqué à MoneyVox.