Alors que les retraités espéraient une hausse de leur pension complémentaire à l’automne, la nouvelle est tombée : les retraites Agirc-Arrco resteront gelées jusqu’en novembre 2026. Une décision lourde de conséquences pour les 14 millions de bénéficiaires du régime complémentaire, qui devront composer avec une inflation persistante et une stagnation de leurs revenus.
Un gel inédit des pensions décidé après un désaccord
Réunis en conseil d’administration le 17 octobre
2025, les représentants des syndicats et des employeurs
n’ont pas réussi à s’entendre sur le niveau de revalorisation. Les
premiers réclamaient +0,6 %, les seconds ne
proposaient que +0,2 %.
Faute de compromis, la valeur du point Agirc-Arrco reste
inchangée pour 2025. Autrement dit, aucun retraité
ne verra sa pension complémentaire augmenter à partir du
1er novembre 2025.
Ce gel est d’autant plus marquant que les pensions avaient augmenté de 1,6 % en 2024, suivant une inflation de 1,8 %. L’année 2025 rompt donc avec cette dynamique, malgré une inflation estimée à 1 % selon l’Insee.
Pouvoir d’achat en berne pour des millions de retraités
Concrètement, un retraité percevant 300 euros de
complémentaire en 2025 continuera de toucher la même somme en
2026.
Une situation difficile, alors que les prix de l’énergie, de
l’alimentation et des services ne cessent d’augmenter.
Ce gel de l’Agirc-Arrco s’ajoute à une autre mauvaise nouvelle : le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 prévoit également un possible gel des retraites de base. Les retraités subissent ainsi une double stagnation de leurs revenus, inédite depuis plus d’une décennie.
Pourquoi ce gel ?
Le mécanisme de revalorisation des pensions Agirc-Arrco repose sur trois critères :
- l’inflation annuelle,
- l’état des réserves financières du régime,
- la conjoncture économique globale.
Si les syndicats mettaient en avant la solidité financière du
régime pour justifier une hausse plus généreuse, les employeurs,
eux, ont invoqué la prudence budgétaire face au
ralentissement économique.
Les discussions ont également été perturbées par la
suspension de la réforme des retraites, qui a rallongé les
négociations et retardé toute décision concrète.
Et après ?
Le gel devrait durer jusqu’au 1er novembre
2026, date à laquelle une nouvelle évaluation sera
effectuée. Une revalorisation pourrait alors intervenir, mais rien
n’est garanti.
Les syndicats espèrent rouvrir le dialogue dès le printemps 2026,
tandis que les employeurs appellent à maintenir une gestion
prudente pour préserver les excédents du régime.
En attendant, des millions de retraités voient leur pouvoir d’achat reculer, faute de revalorisation face à la hausse du coût de la vie. Une situation qui ravive le débat sur la capacité réelle du système à protéger les revenus des anciens salariés.


Au voleur !