Le sujet du pouvoir d’achat continue d’alimenter les débats. Mais au-delà des chiffres, ce sont surtout les perceptions des ménages qui témoignent de la fragilité économique ambiante. Le dernier baromètre Cofidis, publié en septembre 2025, dresse un portrait contrasté : inquiétudes persistantes, adaptation forcée et nouvelles stratégies pour faire face à la hausse des prix.
Des priorités qui changent
Si l’argent reste la première source de préoccupation, son importance recule. Seuls 38 % des Français placent le pouvoir d’achat en tête de leurs inquiétudes, contre plus de la moitié un an plus tôt. La santé (36 %) et l’insécurité (34 %) occupent désormais presque autant d’espace dans les esprits. Et à peine 18 % estiment encore disposer d’un pouvoir d’achat “élevé”.
Cette redistribution des priorités traduit un retour vers un équilibre plus large, où les questions financières ne monopolisent plus totalement le quotidien, même si elles pèsent toujours lourd.
Des prix qui restent insupportables
Pour la majorité, la pression vient avant tout des étiquettes. Alimentation, assurances, santé, énergie : près de 8 Français sur 10 perçoivent une hausse sur ces postes essentiels. Résultat : beaucoup adoptent des réflexes défensifs.
- Comparer systématiquement les prix (54 %).
- Réduire les achats jugés secondaires (60 %).
- Mettre de l’argent de côté pour anticiper de futures augmentations (29 %, en hausse par rapport à 2024).
Un manque toujours ressenti
Lorsqu’ils imaginent ce qui leur permettrait de vivre confortablement, les ménages évoquent un besoin supplémentaire évalué à environ 507 euros par mois. Ce chiffre reflète une amélioration légère par rapport à 2024, mais reste révélateur d’un malaise durable.
Les priorités d’utilisation de cette somme sont parlantes : alimentation (40 %), loisirs (33 %), équipement du foyer (25 %). Fait nouveau, la part de l’alimentation recule, comme si certains besoins de base paraissaient moins urgents qu’auparavant.
Le découvert bancaire comme baromètre social
L’autre signal inquiétant vient des comptes bancaires. Près de 4 Français sur 10 tombent à découvert, un phénomène particulièrement marqué chez les jeunes, les foyers avec enfants et les femmes.
Le montant moyen atteint désormais 411 euros, un sommet inédit depuis 2016. Chez les catégories socioprofessionnelles supérieures et les 35-49 ans, les découverts explosent, flirtant avec les 600 euros.
Des solutions pour tenir le coup
Les ménages ne se contentent pas de subir :
- Le paiement en plusieurs fois devient un réflexe pour plus de la moitié de la population, notamment lors des gros achats.
- Le crédit à la consommation reste stable, touchant environ 31 % des foyers, mais la majorité assure bien rembourser.
- La consommation responsable progresse : allonger la durée de vie des vêtements (59 %), réduire la consommation d’énergie (54 %) et adopter une sobriété volontaire (54 %) apparaissent comme des stratégies d’adaptation.
Une France en équilibre instable
L’étude Cofidis révèle une tension permanente : d’un côté, la volonté d’anticiper et d’adopter de nouveaux comportements ; de l’autre, la réalité des découverts bancaires et le sentiment d’un manque chronique. Le pouvoir d’achat reste une inquiétude centrale, mais les Français cherchent désormais à trouver un fragile équilibre entre dépenses contraintes et nouvelles habitudes de consommation.


Etude incomplète ! il faudrait fixer le seuil minimum des ressources par ménage ou pour une personne seule pour vivre décemment. Je pense que les besoins sont les mêmes pour tous. Suis-je utopiste de penser cela ?