Cette histoire made in France a fait le tout du monde.
Un chèque généreux
Cette histoire date de 2015. Dans le cabinet de conseil Cubik Partners un employé a été licencié car jugé pas assez « fun et pro » ! Ce dernier refusait notamment de participer aux apéros de l’entreprise et dénonçait la consommation excessive de ses collègues.
C’est alors un long combat judiciaire qui s’amorce pour le salarié : il dénonce un « licenciement abusif » et il obtient gain de cause auprès de la Cour d’appel de Paris le 30 janvier dernier. Outre la réintégration prononcée, il va bénéficier d’un généreux chèque de 496 200 €.
Auprès de BFM Business, l’avocat du salarié, maître Olivier Bongrand, explique : « Nous avions formulé une demande de réintégration à la requête du salaire, considérant que seule une réintégration était de nature à réparer l’atteinte aux droits fondamentaux du salarié, vie privée et liberté d’expression ».
Et déjà, en 2022, Monsieur T avait déjà remporté une première victoire devant la Cour de cassation. Elle estimait que l’entreprise ne pouvait reprocher au salarié son absence d’intégration aux valeurs « fun et pro » de l’entreprise.
« Alcoolisation excessive »
Celles-ci se traduisaient par « la nécessaire participation aux séminaires et aux pots en fin de semaine, générant fréquemment une alcoolisation excessive encouragée par les associés qui mettaient à disposition de très grandes quantités d’alcool et par des pratiques prônées par les associés liant, promiscuité, brimades et incitation à divers excès et dérapages ».
Dans l’arrêt, on peut notamment souligner que le licenciement est intervenu « en violation du droit fondamental du salarié à la dignité et au respect de sa vie privée (…) la culture “fun & pro” en vigueur dans l’entreprise était caractérisée par des pratiques humiliantes et intrusives dans la vie privée telles que des simulacres d’actes sexuels, l’obligation de partager son lit avec un autre collaborateur lors des séminaires, l’usage de sobriquets pour désigner les personnes et l’affichage dans les bureaux de photos déformées et maquillées ».