Beaucoup pensent encore que l’assurance-vie est un placement figé, verrouillé pendant des années. Pourtant, il est possible de retirer des fonds à tout moment, y compris à la retraite. Mais attention : les retraits sont souvent fiscalisés, sauf si vous connaissez les bons leviers pour éviter l’impôt. On vous explique tout ce qu’il faut savoir pour profiter de votre épargne sans mauvaise surprise fiscale.
Non, l’argent de votre assurance-vie n’est pas bloqué
Souvent confondue avec des produits d’épargne réglementés, l’assurance-vie souffre encore de certaines idées reçues. L’une des plus tenaces ? L’impossibilité de retirer les fonds avant une date limite. C’est faux. Vous pouvez effectuer un retrait à tout moment, quelle que soit l’ancienneté du contrat.
Ce qui change, en revanche, c’est la fiscalité appliquée aux gains issus de ce retrait. Et c’est là que tout se joue.
Une fiscalité qui dépend de la durée de votre contrat
Lorsque vous retirez une partie de votre épargne, ce ne sont pas les sommes initialement versées qui sont imposées, mais les intérêts générés. Et leur fiscalité évolue selon l’âge de votre contrat :
- Avant 8 ans, les gains sont soumis à un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % (dont 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux).
- Après 8 ans, la donne change : un taux réduit de 7,5 % s’applique pour les gains inférieurs à 150 000 €. Au-delà, le PFU de 30 % revient. Les prélèvements sociaux de 17,2 %, eux, restent systématiques.
Certaines situations permettent une exonération totale
Il existe des cas particuliers dans lesquels vous ne paierez pas d’impôt sur les intérêts, quelle que soit l’ancienneté du contrat. Ces situations incluent :
- Licenciement
- Mise à la retraite d’office
- Liquidation judiciaire
Dans ces cas, seuls les prélèvements sociaux sont dus. Mais pour la majorité des épargnants, il faut jouer avec les abattements annuels pour limiter la note fiscale.
Le bon réflexe : rester sous le seuil d’imposition
Pour les contrats ayant plus de 8 ans, l’État accorde un abattement fiscal annuel sur les intérêts retirés :
- 4 600 € par an pour une personne seule
- 9 200 € pour un couple marié ou pacsé
Tant que vos retraits d’intérêts restent en dessous de ces seuils, vous n’aurez aucun impôt à payer sur vos gains. C’est un avantage renouvelé chaque année, qui peut transformer votre assurance-vie en complément de revenu discret et efficace à la retraite.
Retirer sans impôt : une stratégie gagnante
Ce type de stratégie d’échelonnement permet de profiter pleinement de son contrat sans se faire rattraper par la fiscalité. Encore faut-il bien anticiper ses besoins et répartir les retraits sur plusieurs années si nécessaire.
C’est tout à fait exact !