Retraite à l’étranger : une décision qui peut vous coûter cher si vous ignorez ces règles

retraité sur les nerfs

Quitter la France pour vivre sa retraite sous d’autres latitudes ? Tentant, oui. Mais ce rêve de tranquillité peut vite tourner à la mauvaise surprise pour ceux qui n’anticipent pas les conséquences administratives et fiscales. Car tout ne vous suivra pas à l’étranger. Et surtout pas vos aides sociales.

Pension de base : vous pouvez partir… mais pas sans rendre de comptes

La retraite de base, c’est votre droit. Où que vous alliez, elle continue à vous être versée, que vous posiez vos valises au Portugal, en Thaïlande ou au Maroc. En théorie, vous pouvez même ne jamais revenir.

Mais attention, ce versement n’est pas automatique ni inconditionnel. Chaque année, vous devrez :

  • Prouver que vous êtes en vie via une attestation d’existence ;
  • Informer votre caisse de retraite de tout changement d’adresse ;
  • Et parfois justifier de votre protection sociale selon le pays où vous vous installez.

Un oubli ? Un document manquant ? Votre pension peut être suspendue sans avertissement.

Aspa, ASI : ces aides que vous perdez dès que vous vous éloignez trop

C’est ici que les choses se corsent. Si vous touchez l’Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées) ou l’ASI (Allocation supplémentaire d’invalidité), sachez-le : ces aides sont liées à votre présence en France.

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Le chiffre à retenir : 270 jours, soit 9 mois. C’est le temps minimum que vous devez vivre sur le territoire français chaque année pour continuer à percevoir ces allocations. Et non, plusieurs allers-retours ne suffisent pas. Il faut que ces 270 jours soient consécutifs.

Une installation prolongée ou définitive à l’étranger ? Résultat immédiat : suppression de vos aides.

Fisc : au-delà de 90 jours, tout peut basculer

Au-delà des aides sociales, votre statut fiscal est lui aussi en jeu. Le fisc considère qu’après 90 jours consécutifs hors de France, vous pouvez être rattaché fiscalement à votre pays d’accueil. Cela dépend bien sûr des accords bilatéraux, mais dans de nombreux cas, cela signifie :

  • Un changement de votre pays d’imposition,
  • Une possible double imposition si les conventions sont floues ou absentes,
  • Une perte de certains avantages fiscaux réservés aux résidents français.

Une simple escapade prolongée peut donc modifier la manière dont vos pensions sont taxées.

Assurance santé : protégés… ou livrés à vous-même ?

La sécurité sociale, elle aussi, n’est pas une valise qu’on emporte avec soi. Certains pays ont signé avec la France des accords vous permettant de bénéficier d’un remboursement des soins. D’autres non. Dans ce cas, vous devrez souscrire à une assurance privée internationale. Et les tarifs peuvent grimper vite, surtout en vieillissant.

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Un conseil : renseignez-vous bien avant de partir. Car une fois sur place, il peut être difficile, voire impossible, de réintégrer le système français.

Ce que vous ne devez jamais oublier avant de partir

Votre retraite de base vous suit, mais vous devez prouver votre existence.
Les aides sociales, elles, ne survivent pas à l’expatriation.
Votre résidence fiscale peut changer, avec des impacts sur vos impôts.
Votre couverture santé dépend du pays d’accueil… et de votre vigilance.

Conclusion : Partir vivre sa retraite à l’étranger est une liberté précieuse. Mais c’est aussi un saut dans un autre système. Et le moindre faux pas administratif peut vous coûter cher. Avant de franchir la frontière, faites le point avec votre caisse de retraite, la CAF, votre centre des impôts… et votre mutuelle.

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