Alors que l’année 2025 marquait une nouvelle étape dans l’ajustement des pensions de retraite pour contrer l’inflation, plusieurs milliers de retraités n’ont pas bénéficié de cette revalorisation. Un dysfonctionnement surprenant que la Caisse d’assurance retraite considère comme marginal, évoquant un taux d’erreur d’environ 0,2 %. Pourtant, la situation semble plus complexe que de simples retards administratifs.
Revalorisation manquée : des retraités laissés dans l’incertitude
Pour ces milliers de retraités, la question demeure : pourquoi leur pension n’a-t-elle pas été augmentée ? Normalement, les revalorisations sont censées suivre l’évolution de l’inflation, mais cette année, certains n’ont rien vu changer sur leur relevé. Ouest France a recueilli les témoignages de plusieurs seniors confrontés à cette stagnation inattendue.
Deux explications principales émergent :
- L’absence d’automatisation du processus de revalorisation. Dans ces cas précis, les retraités doivent eux-mêmes prendre l’initiative de contacter la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) de leur département pour débloquer la situation.
- Un gel inexpliqué du montant de certaines pensions. Pour ces bénéficiaires, c’est la première fois qu’ils subissent un tel blocage, alors même que l’augmentation prévue était de 2,2 %.
Un débat sur l’ampleur des erreurs
Si la Caisse d’assurance retraite minimise l’ampleur du phénomène, en parlant de seulement 1 500 retraités affectés sur un total de 728 556, la CGT s’inscrit en faux contre cette estimation. Le syndicat dénonce un chiffre largement sous-évalué, affirmant que le problème est bien plus généralisé.
En Île-de-France, par exemple, la CGT avance un chiffre préoccupant : 8 000 dossiers en anomalie pour la fin de l’année 2023. Selon le syndicat, certaines pensions n’ont pas été revalorisées depuis plusieurs années. « Certains n’étaient pas revalorisés depuis plusieurs années. La Cnav attend que les intéressés se manifestent pour agir. » déclare la CGT, pointant du doigt une gestion administrative défaillante.
Des explications divergentes : problème informatique ou manque de personnel ?
Les causes de ces anomalies divisent les acteurs concernés. Pour la CGT, le coupable est tout désigné : le système informatique obsolète de la Cnav. Selon l’organisation syndicale, cette infrastructure dépassée serait incapable de gérer efficacement les revalorisations. À cela s’ajoute, toujours selon le syndicat, un manque de personnel qui ralentirait le traitement des dossiers.
De son côté, la Cnav rejette cette analyse, affirmant qu’il n’y a pas de “rupture de ressources”. L’organisme assure que les erreurs constatées sont isolées et que les retraites sont majoritairement bien revalorisées. Cette divergence d’opinions révèle un malaise profond sur la gestion des pensions de retraite, avec des retraités pris en otage entre erreurs administratives et défaut de communication.
Comment s’assurer de la revalorisation de sa pension ?
Pour éviter de passer à côté d’une revalorisation annuelle, les retraités sont invités à vérifier systématiquement le montant de leur pension le 9 février de chaque année. À cette date, les ajustements doivent être visibles sur les relevés. Une vérification rapide qui pourrait éviter bien des mauvaises surprises.
Cette affaire soulève des questions sur la fiabilité des systèmes informatiques de la Cnav, mais également sur le suivi administratif des bénéficiaires. Pour les retraités concernés, il ne s’agit pas seulement d’un montant en moins, mais d’un pouvoir d’achat fragilisé dans un contexte économique tendu.