L’épargne des Français, longtemps considérée comme un pilier intouchable, pourrait bientôt faire les frais d’une refonte fiscale ambitieuse. François Bayrou, désormais Premier ministre, semble bien décidé à redistribuer les cartes. Et si le Livret A ou l’assurance-vie n’étaient plus les refuges sécurisés que l’on croyait ?
Le mythe de l’épargne sécurisée s’effondre
L’idée que l’argent placé sur un Livret A ou une assurance-vie soit à l’abri de toute turbulence fiscale a longtemps prédominé. Pourtant, un projet de réforme pourrait bouleverser cet équilibre. En première ligne, le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), cette taxe appliquée aux revenus de placement, qui pourrait grimper de 30 % à 33 %. Une augmentation qui, si elle paraît modeste, pourrait rapidement peser sur les épargnants, en particulier ceux qui ont placé leurs économies dans des produits populaires comme le PEL ou le CEL.
Parallèlement, les livrets réglementés ne seraient pas épargnés. Le taux du Livret A, traditionnellement considéré comme une valeur refuge, pourrait passer de 3 % à 2,5 % dès février 2025. Une diminution qui, cumulée à l’inflation galopante, risque d’éroder encore davantage le rendement de ce placement fétiche. Quant au LEP (Livret d’Épargne Populaire), il pourrait lui aussi être révisé à la baisse, atteignant les 3,5 %.
Un changement de cap fiscal radical
Ce bouleversement ne se limiterait pas aux simples ajustements de taux. Derrière cette refonte se dessine une ambition plus vaste : celle de faire contribuer les plus hauts revenus de manière plus significative. Une taxe minimale de 20 % pourrait ainsi être instaurée pour les particuliers déclarant plus de 250 000 € annuels. Pour les couples, le seuil serait relevé à 500 000 €.
Les grandes entreprises, souvent perçues comme les grandes gagnantes de l’optimisation fiscale, ne seraient pas oubliées. Celles générant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires pourraient, elles aussi, se retrouver sous le coup de nouvelles contributions. Cette approche vise à capter l’épargne là où elle est jugée excédentaire, un choix politique fort qui pourrait redéfinir le paysage économique français.
L’épargne traditionnelle à l’heure des choix
Ces annonces créent un véritable électrochoc parmi les épargnants. Les placements autrefois perçus comme sécurisés semblent désormais fragilisés par cette réforme annoncée. La question qui se pose est claire : l’épargne traditionnelle est-elle toujours un bon choix face à l’incertitude fiscale ?
Face à cette incertitude, certains pourraient se tourner vers des alternatives moins exposées à la pression fiscale. L’immobilier, l’investissement locatif, voire même les cryptomonnaies, apparaissent désormais comme des pistes potentielles pour diversifier et protéger son capital. Car à l’aube de 2025, les Français pourraient bien devoir repenser leurs stratégies pour ne pas voir leurs économies s’éroder sous le poids de cette nouvelle fiscalité.