En un an, les prix de l’immobilier neuf ont bondi de 6 % dans les villes de plus de 45.000 habitants, pour s’établir à 5.592 €/m² dans l’Hexagone. Avec, pour conséquence, de plus en plus de prêts refusés, malgré la hausse du taux d’usure.
Immobilier neuf : des taux de désistement élevés
Plusieurs vents contraires soufflent sur le marché de l’immobilier neuf depuis le début de 2023. Les taux de crédit ne cessent de monter, les prix restent à un niveau élevé et les accords de construction sont en baisse, ce qui rend les perspectives incertaines. Interrogé par MoneyVox, Franck Vignaud, le directeur du Laboratoire de l’Immobilier, fait part de ses inquiétudes : « Sans surprise, la hausse des prix de l’immobilier neuf s’est poursuivie, comme nous l’avions annoncée en novembre dernier », explique ce professionnel qui publie chaque année son baromètre des prix de l’immobilier neuf sur plus de 100 villes de France métropolitaine.
Et rien ne semble devoir changer, avec des chiffres qui donnent le vertige : « L’élément nouveau, sans doute l’un des plus préoccupants actuellement, c’est la difficulté d’accès au crédit que rencontrent les ménages. Certains promoteurs font face à des taux de désistement de 40 à 50%, faute de solution de financement pour leurs clients », souligne Franck Vignaud.
Immobilier neuf : des prix en augmentation
Pourtant, la hausse dans la pierre neuve n’a pas connu de reflux en France : le prix moyen d’un appartement neuf dans les communes de plus de 45.000 habitants s’élevait à 5.248 €/m² il y a un an dans l’Hexagone. Il a fait un bond de 6 % pour atteindre désormais 5.592 €/m². À titre d’exemple, le trio de tête des villes les plus chères dans le neuf est constitué de Paris (14.000 euros/m², + 6,8%), Lyon (7.124 €/m²) et Nice (6.591 €/m²).
« L’évolution du prix moyen des communes du Top 15 demeure soutenue, signe de la présence toujours active des promoteurs (…) Elle confirme aussi l’attrait des ménages pour les grandes métropoles, même après les épisodes de confinement », lâche, en guise d’explication, Kevin Brulin, du Laboratoire de l’Immobilier.
L’essentiel de la différence de prix au m2 entre les grosses agglomérations et le reste du pays vient du coût du foncier. C’est donc sur cet élément qu’il faut agir prioritairement pour limiter la progression des prix dans les zones denses. Les actions possibles dans ce domaine- telles que préemption par les communes lors des transactions immobilières ou constitution de réserves foncières par des organismes publics- demandent du temps pour produire des effets positifs. raison de plus pour s’y mettre tout de suite. Cependant une mesure règlementaire pourrait produire un effet immédiat: au lieu que la taxation sur les plus- values foncières soit dégressive sur 30 ans, inverser le dispositif et la rendre progressive. Les détenteurs d’espaces constructibles seraient ainsi fortement incités à vendre leur terrain le plus vite possible.
Henri