Face à la hausse continue du coût de la vie, les retraités n’ont jamais autant scruté les moindres annonces de revalorisation. À l’heure où l’inflation redéfinit les équilibres économiques, les pensions complémentaires Agirc-Arrco devraient connaître une nouvelle évolution. Mais cette perspective sera-t-elle suffisante pour alléger le quotidien de millions de bénéficiaires ?
Des pensions ajustées selon l’inflation… avec des limites
Chaque année, les pensions complémentaires suivent l’évolution des prix, selon une formule précise. L’inflation, mesurée par l’Insee (hors tabac), sert de référence, mais pas sans filtres : un abattement de 0,4 point est systématiquement appliqué. Un mécanisme discret, mais essentiel pour maintenir les comptes du régime à flot, au prix parfois d’une revalorisation moindre pour les retraités.
Si cette règle paraît technique, ses conséquences sont très concrètes : moins de hausse, donc une capacité d’achat qui reste sous tension.
Un contexte peu favorable aux fortes augmentations
L’économie française, confrontée à un ralentissement des prix dans les secteurs-clés comme les services et l’énergie, connaît une inflation particulièrement modeste. Autour de 1,3% selon les dernières estimations de la Banque de France.
Résultat : la revalorisation attendue pour les pensions Agirc-Arrco devrait être comprise entre 0,9% et 1,3%, un chiffre bien loin de compenser, pour certains retraités, la hausse cumulative du coût de la vie de ces dernières années.
Quand les retraités percevront-ils l’augmentation ?
L’ajustement n’interviendra pas immédiatement. Il faudra patienter jusqu’à l’automne 2025 pour voir apparaître la hausse sur les versements. Plus précisément, elle sera appliquée au 1er novembre, avec un premier paiement prévu le 3 novembre.
Une nouvelle qui concernera près de 14 millions de retraités, chacun voyant sa pension évoluer selon des modalités qui, pour certains profils, pèseront lourd dans leur équilibre budgétaire.
Un soulagement mesuré pour les retraités
Pour ceux dont la pension complémentaire représente jusqu’à 60% des revenus, cette faible revalorisation pourrait s’avérer décevante. Alors que l’inflation reste discrète, le pouvoir d’achat réel continue d’éroder lentement mais sûrement.
Dans ce contexte, même une hausse modérée constitue un levier important pour de nombreux foyers. Mais pour d’autres, elle risque de ressembler davantage à un pansement temporaire sur des difficultés plus profondes.