La crise sanitaire avait plongé les livraisons à domicile dans une période dorée. C’est fini. Les plateformes de livraison telles Uber Eats, Deliveroo ou Just Eat doivent s’adapter. Décryptage.
Cela fait maintenant deux ans, qu’en France, le marché de la livraison est en recul. Il avait atteint un pic de 8,4 milliards € (!) en 2021, selon les chiffres d’Economiematin. S’en est ensuivi une baisse à 7 milliards € en 2022 et une baisse de 5 % pour 2023. Comment l’expliquer ?
Baisse de la fréquence des achats
Selon l’analyse de François Blouin, président fondateur de Food Service Vision, c’est la baisse de la fréquence des achats qui est en cause et non la diminution du nombre de consommateurs. Car 42 % des consommateurs ont diminué leur fréquentation des restaurants avec la crise sanitaire au profit de la livraison de repas.
Les plats apportés directement à domicile sont 10 à 15 % plus chers que les tarifs pratiqués directement dans les établissements, ce qui a amené nombre de Français à prioriser leurs dépenses. Et à cela, il faut ajouter les frais additionnels inhérents au service de livraison, le prix final d’un repas peut alors être de 30 à 50 % plus cher que sur place.
La chaîne de restauration rapide spécialisée dans le poulet, KFC, par exemple a subi une baisse de ses ventes en livraison de près de 10 % entre 2022 et 2023. Elles représentaient 23 % de son chiffre d’affaires pour l’année 2022 contre 15 % pour 2023.
Les chaînes de livraison s’adaptent
Tous ces chamboulements dans les habitudes de consommation ont obligé les grands groupes du secteur à s’adapter. Uber Eats par exemple, a lancé un abonnement mensuel de 5,99 € pour tous ses services de livraison.
Cependant, les perspectives pour 2024 sont bonnes pour les services de livraison à domicile en raison d’un calendrier sportif riche avec l’Euro de foot en juin 2024 et les JO d’été à Paris.