À l’approche de la retraite, beaucoup de Français se heurtent à un problème de taille : le manque de trimestres nécessaires pour bénéficier d’une pension complète. Pourtant, un mécanisme peu connu permet de valider jusqu’à 20 trimestres supplémentaires, soit l’équivalent de cinq années de retraite, sans avoir à reprendre une activité professionnelle.
Un dispositif pour compenser les périodes d’inactivité
Ce système, appelé “trimestres assimilés”, offre la possibilité de valider des périodes d’inactivité dans le calcul de la retraite. Contrairement aux trimestres cotisés qui nécessitent une activité rémunérée, les trimestres assimilés sont pris en compte même sans travail. Ils concernent notamment les arrêts maladie, les congés maternité, ainsi que les périodes de chômage.
Ces trimestres gratuits permettent ainsi de combler les interruptions de carrière, offrant un soutien précieux à ceux qui ont été contraints de s’éloigner du marché de l’emploi. La logique derrière ce mécanisme repose sur le principe de solidarité entre les assurés, permettant à chacun de ne pas être pénalisé pour des situations indépendantes de sa volonté.
Chômage non indemnisé : une opportunité de valider des trimestres
Contrairement à une idée reçue, les périodes de chômage non indemnisé peuvent également permettre d’accumuler des trimestres assimilés. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) précise que ce droit s’applique sous certaines conditions bien précises.
Pour en bénéficier, il est nécessaire d’avoir :
- épuisé ses droits au chômage,
- au moins 55 ans,
- justifié d’au moins vingt années de cotisation à un régime de base obligatoire.
De plus, cette période de chômage non indemnisé doit faire suite immédiatement à une période indemnisée, et le demandeur d’emploi ne doit pas avoir retrouvé de droits dans un autre régime de retraite obligatoire.
Dans ces circonstances, jusqu’à 20 trimestres assimilés peuvent être validés, permettant ainsi de compenser une partie importante du manque de trimestres nécessaires pour une retraite à taux plein.
Un dispositif qui concerne majoritairement les femmes
D’après les chiffres de l’Insee, cette mesure concerne particulièrement les femmes. En 2021, près de 16 % des personnes âgées de 55 à 69 ans n’avaient ni emploi ni pension de retraite, un chiffre qui grimpe à 28 % à l’âge de 61 ans, juste avant l’ouverture des droits. Les femmes sont deux fois plus touchées par cette situation que les hommes (11 % contre 6 % entre 62 et 69 ans), soulignant ainsi l’importance de ce dispositif pour combler les écarts de carrière.
Des ajustements après la réforme des retraites
Avant la récente réforme des retraites, les vingt trimestres assimilés permettaient un accès plus direct à l’âge légal de départ pour les personnes de 55 ans et plus. Aujourd’hui, les conditions se sont durcies, rendant l’accès à ce dispositif plus complexe.
Néanmoins, il reste possible de valider jusqu’à quatre trimestres assimilés lors d’une seconde période de chômage non indemnisé, sous réserve d’avoir moins de vingt années de cotisation ou de ne pas avoir atteint l’âge de 55 ans. Pour une première période de chômage non indemnisé, ce sont six trimestres qui peuvent être validés, soit un an et demi. Enfin, pour les personnes n’ayant jamais été indemnisées avant 2011, ce droit se limite à quatre trimestres, soit une année complète.
Ce mécanisme, encore méconnu de beaucoup, constitue un levier essentiel pour ceux qui souhaitent atteindre l’âge de la retraite dans de meilleures conditions, sans avoir à prolonger leur vie active.