L’année 2024 commence par une suppression du taux de cotisations pour les autoentrepreneurs. La décision du Conseil d’État de revoir cette part essentielle du régime des indépendants s’enracine dans une préoccupation de fond : permettre l’acquisition de droits à une retraite complémentaire. Ce point névralgique a été activement discuté au sein du Parlement français en 2023 face à l’alerte sur les perspectives de retraite médiocres qu’offre ce régime fiscal simplifié.
Les récents ajustements prévoient que les professionnels libéraux autoentrepreneurs verront une hausse des taux de cotisation pour renforcer leurs droits à la retraite complémentaire. Ces modifications, attendues pour entrer en vigueur à l’été, s’échelonneront sur trois ans.
Un accueil partagé
La mesure est accueillie avec enthousiasme par certains, à l’instar de Grégoire Leclercq, président de la Fédération nationale des autoentrepreneurs et microentrepreneurs, qui y voit l’opportunité longtemps espérée de valoriser le régime de retraite complémentaire. Cependant, les avis divergent au sein des structures représentatives. François Hurel, président de l’Union des autoentrepreneurs, considère ces augmentations comme « inacceptables », craignant qu’elles n’encouragent la sous-déclaration d’activité. Il milite pour une approche graduelle permettant d’évaluer les conséquences de telles réformes.
Impacts et perspectives pour les autoentrepreneurs
Les implications de cette réforme sont majeures pour les quelques 600 000 microentrepreneurs en activité libérale rattachés au régime général.Selon la FNAE la retraite complémentaire représente 7% à 10% du total de la pension. L’augmentation progressive des taux de cotisation, passant de près de 21 % à un peu plus de 23 % en juillet 2024 pour atteindre environ 26 % en janvier 2026, alimente les discussions socio-économiques du moment. D’une part, cette progression manifeste la volonté de consolider la sécurité sociale des indépendants, tout en reflétant d’autre part les tensions palpables quant aux conséquences sur le pouvoir d’achat et les comportements déclaratifs des autoentrepreneurs.
Ces changements interviennent dans un contexte plus large, où les questions de retraite et de prévoyance sociale s’imposent comme des priorités en matière de politiques économiques. Ainsi, si l’harmonisation des droits des autoentrepreneurs avec ceux des autres régimes salariés semble être un objectif louable, elle nécessitera une attention minutieuse afin d’équilibrer les impératifs de couverture sociale avec le maintien d’une dynamique entrepreneuriale vivace.