En toute discrétion, cette facture augmente pour tous les Français. Après l’électricité, le gaz ou les assurances, cette dépense n’est pas à négliger.
Une dépense qui chiffre aussi
Les ménages français voient en ce début d’année les dépense augmenter : le prix des courses, de l’énergie, le loyer, les assurances… Et une autre facture que tous les Français payent voit sa somme grimper. Cette facture, il s’agit de l’eau que nous consommons au quotidien. Personne (ou presque) n’en parle alors qu’il s’agit d’une dépense contrainte pour tous les foyers.
Car l’eau fait partie des besoins incompressibles, au même titre que le loyer, le gaz, l’électricité ou le carburant. Et fermer son robinet ou restreindre sa consommation ne sera pas forcément synonyme d’économies dans les prochaines semaines.
Pourtant, on en parle peu, car “la facture d’eau ne représente qu’environ 0,7% du budget des ménages”, explique Régis Taisne, interrogé par L’internaute. Il est chef du département “Cycle de l’eau” à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Mais cette faible part de budget ne va empêcher les Français de payer plus cher.
Et en France, contrairement au prix de l’énergie, il n’existe pas de prix unique de l’eau. Ce sont les collectivités locales qui fixent les tarifs et gèrent le traitement et la distribution. Si la FNCCR n’a pas encore collecté les données des 10 526 organes de l’eau existant en France, la hausse annoncée devrait être de 5 %. Comme en 2022 et 2023 avec cette année un prix moyen du m3 qui atteint 4,80 €.
La FNCCR dévoile que la consommation moyenne d’eau par habitant est de 90 m³. En se basant sur le futur tarif, on obtient une augmentation de la facture annuelle moyenne de 20,51 € par rapport à 2023. Le changement de tarif aurait dû intervenir au 1er janvier si c’est l’intercommunalité qui gère. Pour une entreprise, cela pourrait être la prochaine facture semestrielle ou trimestrielle, précise la FNCCR.
Une inflation générale
Mais certains syndicats locaux pourraient servir une facture plus salée : l’an dernier, le prix de l’eau a été augmenté de 5 à 50 % par un tiers des syndicats des eaux. D’autres appliquent des tarifs plus élevés comme dans la Vienne, en Seine-et-Marne ou encore en Bretagne. Avec des pourcentages de hausses similaires, la facture totale sera donc plus élevée.
Même si la consommation d’eau baisse depuis 20 ans, Régis Taisne explique cette hausse par “une répercussion de l’inflation générale : l’énergie représente 20% du budget des services d’assainissement, les réactifs utilisés pour le traitement ont connu des augmentations de 40, 50 et parfois 100%, puis il y a une inflation de la masse salariale (8,5% des coûts de fonctionnement)”.