Les propos tenus par la président du CRE, Emmanuelle Wargon, anticipant une hausse début 2024, ont fait fortement réagir la classe politique. La décision finale appartient cependant au gouvernement.
Électricité : une annonce fictive ?
La présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, a fait couler beaucoup d’encre ce jeudi 14 septembre 2023, quand elle prédisait que le tarif réglementé de l’électricité allait augmenter de 10 %. Mais il ne s’agit au final, ni d’une annonce officielle ni même d’une prédiction. Elle a tout simplement anticipé la prochaine échéance tarifaire : « Le calcul théorique que proposera la CRE au gouvernement pourrait aboutir à une évolution dont l’ordre de grandeur serait de 10% maximum début 2024, dans les conditions de marché actuelles, avant éventuelle application d’un bouclier tarifaire ».
Mais les 21 millions de client au tarif réglementé (TRV) ont déjà subi une hausse de 15 % en février 2023 et une autre de 10 % début août. A quoi faut-il s’attendre cet hiver ? Le bouclier tarifaire doit s’arrêter en décembre 2024, son coût de 30 milliards en 2023 étant jugé trop excessif.
Électricité : le gouvernement garde la main
Un autre critère plaide en faveur d’une hausse début 2024 : le mode de calcul du TRV tient compte des conditions du marché. Il « faut être prudent et attendre la situation sur les marchés de gros fin 2023 », estime Julien Teddé du courtier Opéra énergie, sur MoneyVox. Quant au délégué général de l’association de consommateur CLCV, François Carlier, il demande un guichet plafonné « à 140 tWh », pour éviter qu’EDF ne se lance sur les marchés où le prix est élevé.
Mais le gouvernement garde la main : Bruno Le Maire a réagi jeudi, affirmant qu’ « une augmentation des tarifs de l’électricité de 10 à 20%, comme indiqué par la présidente de la CRE », début 2024 est exclue.