Ce n’est pas un geste inné pour beaucoup de Français. Voici pourquoi.
Pas la culture du pourboire
A la fin d’un repas ou lors d’un apéro, laisser quelques centimes d’euros est un geste très peu répandu chez les Français. Ils n’ont pas vraiment la culture du pourboire. Selon les chiffres du CSA, seulement un Français sur trois laisse systématiquement des pièces en fin de repas sur un coin de la table.
Le montant moyen est de 2,80 € et cette habitude de ne pas laisser de pourboire à la fin d’un repas a une bonne explication. Contrairement aux États-Unis, en France, le service est compris dans l’addition que l’on vous tend. C’est-à-dire que cela englobe leur salaire. Depuis 1987, 15 % de la facture sert à la rémunération du personnel de table.
De l’autre côté de l’Atlantique en revanche, c’est une tout autre histoire : les serveurs ne sont rémunérés qu’aux pourboires, raison pour laquelle il est coutume de payer 10 à 15 % de plus au moment de l’addition.
Il faut savoir que le salaire moyen brut est de 1 804 €, c’est le montrant du SMIC hôtelier. En net, cela signifie que le salaire tourne autour de 1 400 €, une somme modeste compte tenu de la charge de travail. Les pourboires permettent de mettre alors du beurre dans les épinards, jusqu’à 400 € de plus par mois.
Disparition de la monnaie
Mais le contexte d’inflation fait que le pourboire a baissé de 80 % en France en 10 ans. L’une des explications réside dans la disparition progressive de la monnaie, avec l’habitude de payer par carte bancaire.
Les villes où l’on donne le moins en France est à Rennes, Bordeaux et Clermont-Ferrand. D’ailleurs, quel est le montant d’un bon pourboire ? Réponse de l’Office de Tourisme de Paris : « En France, les prix s’entendent taxes et services compris et incluent donc le service. Mais si le service a été particulièrement soigné, vous pouvez laisser un pourboire pour manifester votre satisfaction. Le montant est généralement de 5 à 10 % de l’addition ».
Ce sont les professionnels qui ont décidé d’intégrer un certain pourcentage en plus de l’addition, à l’époque parce qu’on considérait que les montant laissés spontanément étaient dérisoires.
L’habitude s’est donc prise d’accepter cette augmentation mais en supprimant le “pourboire” devenu obligatoire.
Ce n’est donc pas les clients qui l’ont supprimé mais on leur a imposé.