La politique de rénovation énergétique en France connaît un nouveau tournant, suite aux derniers ajustements apportés par le gouvernement. Ces changements, influencés par la pression des professionnels du bâtiment, offrent aux propriétaires davantage de souplesse quant aux travaux éligibles à MaPrimeRénov’ et à la procédure de demande.
Changements attendus pour MaPrimeRénov’
Le dispositif MaPrimeRénov’, qui favorise la réalisation de travaux de rénovation énergétique, bénéficiera de conditions d’éligibilité allégées à partir du 15 mai. Ce revirement de situation reporte l’application de l’interdiction des travaux mono-gestes pour les logements très énergivores, initialement prévue pour juillet 2024, à janvier 2025. Baudouin de la Varende, cofondateur d’Ithaque, explique que cette évolution vise à « laisser le temps au dispositif de prendre sa rampe de lancement », tout en soulignant la nécessité de ne pas négliger la vision globale de la rénovation énergétique.
Nouveautés pratiques pour les demandeurs
Les propriétaires pourront dorénavant entamer leur demande de prime avec un simple compromis de vente, simplifiant ainsi la procédure. Selon de la Varende, cette mesure permettra « de gagner quelques semaines », une économie de temps non négligeable dans les projets de rénovation. Attention toutefois, Nicolas Moulin, fondateur de Primesenergie.fr, met en garde contre un enthousiasme prématuré, soulignant que ces mesures temporairement assouplies pourraient ne pas suffire à renforcer la confiance du marché dans le long terme.
Perspectives critiques et recommandations
Les retours sur les réajustements sont partagés. D’une part, l’assouplissement est accueilli comme une opportunité d’accélérer les travaux de rénovation. D’autre part, des voix s’élèvent pour appeler à une révision plus approfondie des exigences liées au dispositif MaPrimeRénov’ afin de simplifier encore davantage l’accès aux subventions. La nécessité de réexaminer la pertinence du DPE (diagnostic de performance énergétique) en tant que prérequis pour certaines catégories de travaux est également soulignée.
Le consensus semble cependant se dessiner autour de l’urgence à clarifier et stabiliser les règles pour asseoir une confiance durable chez les bénéficiaires potentiels, ainsi que chez les acteurs du domaine de la construction et de la rénovation énergétique.