À l’approche de Pâques, période pour le marché du chocolat, une flambée sans précédent du prix du cacao vient chambouler les traditions. Une hausse colossale de 162 % entre les Pâques de 2023 et 2024 vient de frapper le secteur. Ce 26 mars, le cours a même franchi la barre record des 10 000 dollars la tonne à New York, propulsé par de multiples facteurs climatiques.
Pourquoi une hausse aussi vertigineuse ?
Le changement climatique et ses conséquences imprévisibles s’imposent comme les principaux coupables de cette inflation. La Côte d’Ivoire, géant du cacao, subit de plein fouet les dérèglements météorologiques. Des périodes de sécheresse intense, suivies d’une saison des pluies diluvienne, ont mis à mal les cultures cacaoyères, comme le souligne un climatologue de l’Université du Cap. Le phénomène El Niño est cité parmi les responsables, entraînant températures extrêmes et précipitations exacerbées.
Impact sur le chocolat : luxe à prévoir
Les consommateurs pourraient voir les prix des friandises chocolatées s’envoler, même si la répercussion n’est pas immédiate sur les produits finis, principalement parce que les manufactures se sont approvisionnées avant cette crise. La société Lindt & Sprüngli, par exemple, annonce déjà une augmentation de 5% pour 2024, anticipant la hausse des prix du cacao. Toutefois, le Syndicat du chocolat évoque une incidence limitée sur le chocolat de grande consommation, avec une possibilité de surcoût relativement modeste pour les traditionnelles poules en chocolat, par exemple, lors des festivités de Pâques.
Il apparaît ainsi que la pression climatique et ses effets dévastateurs sur les champs de cacao de l’Afrique de l’Ouest pèsent lourdement sur le marché global du chocolat. Ces événements ont déjà provoqué un triplement du prix du cacao sur une année et un doublement sur trois mois, une volatilité qui alerte et qui peut menacer à terme les plaisirs sucrés de nombreuses traditions.