En 2024, un produit financier connaît un engouement sans précédent chez les Français, bouleversant les habitudes d’épargne traditionnelles. D’après les chiffres dévoilés par l’Insee, 87 % des ménages possédaient un livret d’épargne au début de l’année. Pourtant, ce n’est pas ce placement classique qui capte l’attention cette année…
L’épargne classique : un socle toujours solide
L’étude de l’Insee montre que 90,5 % des ménages français détenaient au moins un produit financier en 2024, confirmant l’importance de l’épargne dans le quotidien des foyers. Parmi eux, les livrets d’épargne restent les plus prisés, avec 86,9 % de détentions, soit une progression de trois points par rapport à 2021.
Cette augmentation s’inscrit dans un climat d’incertitude économique, renforcé par les conséquences de la pandémie. Le livret A reste la star incontestée, présent dans 78,1 % des foyers. Suivent le livret de développement durable et solidaire (LDDS) avec 39,7 %, le livret d’épargne populaire (LEP) à 21,5 %, et enfin le livret jeune qui maintient un certain attrait avec 9,8 % de détentions. Les livrets fiscalisés, quant à eux, peinent à séduire, ne représentant que 7,5 % des placements.
L’épargne retraite : l’ascension surprise de 2024
Là où le changement s’opère réellement, c’est dans l’épargne retraite. Autrefois reléguée au second plan, elle s’impose désormais comme un choix privilégié pour anticiper l’avenir. En seulement trois ans, sa détention a grimpé de 2,7 points, atteignant 19,1 % en 2024. Ce regain d’intérêt est en partie dû à la mise en place des plans d’épargne retraite (PER) introduits en 2019 par la loi Pacte.
Ces nouveaux dispositifs, accessibles à titre individuel ou par le biais de l’entreprise, offrent des perspectives de rendement tout en sécurisant les finances des ménages. L’assurance vie, quant à elle, poursuit sa croissance, atteignant 41,7 % de détention, un chiffre en nette progression par rapport à 2004 (+15,8 points). L’épargne logement, autrefois très populaire, connaît un déclin marqué, ne représentant plus que 27 % des placements, soit une chute de 13,9 points en vingt ans.
Immobilier : le pilier indétrônable du patrimoine
Si l’épargne évolue, l’immobilier reste un socle solide pour les Français. 61,2 % des ménages possèdent au moins un bien immobilier, avec une prédominance pour la résidence principale (57,2 %). Cette tendance montre l’attachement des Français à l’investissement dans la pierre, perçu comme un rempart contre l’instabilité économique.
En parallèle, 15,3 % des foyers déclarent détenir un patrimoine professionnel, tandis que 58,2 % possèdent à la fois un patrimoine financier et immobilier. Néanmoins, une minorité de 6,3 % se contente d’un patrimoine qualifié de “résiduel”, regroupant des biens matériels comme des véhicules, de l’électroménager ou encore un simple compte courant.
Enfin, l’endettement concerne 46,5 % des ménages en 2024, principalement pour des crédits immobiliers ou à la consommation, un indicateur de la confiance des ménages dans l’investissement à long terme.