Travailler moins sans impacter sa retraite, c’est désormais possible. Un nouveau dispositif permet à certains salariés de cotiser à l’Agirc-Arrco comme s’ils étaient à temps plein, même s’ils travaillent moins de 218 jours par an. Une opportunité à connaître absolument si vous êtes concerné.
Un changement discret, un impact durable
Depuis mars 2025, une nouvelle disposition introduite par l’Agirc-Arrco vient corriger une inégalité : les salariés en forfait jours réduit, souvent pénalisés dans le calcul de leur retraite complémentaire, peuvent désormais valider plus de droits sans augmenter leur rythme de travail.
Ce changement s’applique quelle que soit la rémunération, alors qu’auparavant seules les personnes gagnant moins de 1,7 fois le Smic pouvaient y prétendre. Ce seuil – équivalent à 3 063,06 € bruts par mois en 2025 – excluait de nombreux cadres. C’est désormais de l’histoire ancienne.
Ce que ça change concrètement pour vous
Avec cette évolution, votre retraite complémentaire peut être calculée comme si vous étiez à temps plein, même en travaillant partiellement en jours. Cela signifie plus de points cotisés, donc une pension potentiellement plus élevée à l’heure de la retraite.
La règle s’applique aux salariés en forfait jours réduit, c’est-à-dire ceux dont le temps de travail est annualisé et inférieur à 218 jours par an. Grâce à ce mécanisme, vous ne perdez plus de droits du seul fait d’un temps de travail réduit.
Exemple de bénéfice :
Un salarié travaillant 160 jours par an peut, s’il remplit les conditions, cotiser comme s’il en faisait 218. Sur une carrière complète, la différence est majeure.
Jusqu’où peut-on cotiser ? Un plafond quand même à respecter
Attention, cette possibilité de cotiser à la hauteur d’un temps plein reste encadrée. Vos droits ne peuvent pas dépasser un plafond fixé à huit fois le Pass (Plafond annuel de la Sécurité sociale), soit 3 925 € mensuels pour l’année 2025. Ce garde-fou évite les effets de surévaluation trop importants.
L’accord employeur : la condition indispensable
Tout ne se fait pas automatiquement. Pour bénéficier de cette valorisation, il faut un accord écrit entre le salarié et son employeur. Ce document doit :
- être signé et daté par les deux parties,
- être intégré dès l’embauche ou ajouté via un avenant au contrat de travail.
Sans cet accord officiel, la base de cotisation restera calculée en fonction du temps de travail effectif, ce qui limite l’accumulation des points de retraite.
Comment sont calculés vos droits dans ce cas ?
Le calcul est légèrement technique, mais il repose sur une règle simple :
Salaire annuel × 218 (ou équivalent temps plein dans l’entreprise) ÷ nombre de jours travaillés dans l’année
Ce mécanisme permet de transformer un temps partiel en équivalent temps plein au regard de la retraite complémentaire, sans modifier la rémunération ni le rythme de travail réel.
Un levier pour sécuriser l’avenir des carrières flexibles
Dans un monde du travail où flexibilité rime souvent avec pénalisation, cette réforme offre un vrai levier pour sécuriser ses droits retraite. Les salariés qui choisissent ou subissent un rythme de travail réduit peuvent désormais préserver leur retraite complémentaire, à condition d’anticiper et de contractualiser l’accord nécessaire.
Cadres, salariés en forfait jours réduit : ce nouveau droit pourrait bien faire toute la différence à long terme. Parlez-en avec votre employeur ou service RH, car le dispositif, bien que technique, représente un vrai gain invisible mais concret.