Le paysage énergétique français est à l’aube d’une possible transformation significative, affectant directement la facturation de l’électricité pour plus de quinze millions de foyers.
La distribution de l’électricité, régie par des créneaux tarifaires dits “heures creuses“, est en pleine réflexion stratégique pour s’adapter aux nouvelles dynamiques de production, notamment liées à l’essor des énergies renouvelables.
Une nécessité de réformer le système actuel
Conçu dans un contexte historique où la production nucléaire nocturne excédait les besoins, le modèle des heures creuses avait initialement pour but d’inciter à une consommation électrique accrue durant les périodes de faible demande. Cette stratégie est aujourd’hui remise en question par le bouleversement du paysage énergétique, en particulier avec l’intégration notable de l’énergie photovoltaïque qui connaît un pic de production aux heures méridiennes.
Les limites de la grille tarifaire actuelle
La complexité de la grille tarifaire actuelle, avec ses nombreuses variations et créneaux horaires, rend les heures creuses peu lisibles pour les consommateurs. De plus, la différence de coût entre les heures pleines et creuses n’est souvent pas suffisamment incitative, ne permettant pas de motiver efficacement un déplacement de la consommation vers ces dernières.
Selon le CRE, les consommateurs devaient auparavant concentrer une part importante de leur consommation durant les heures creuses pour voir une réduction significative sur leur facture. Bien que ce chiffre ait diminué, il reste nécessaire de trouver un moyen de stabiliser ces économies potentielles, d’où l’impératif d’une réforme.
La proposition de réforme d’Enedis
Face aux enjeux actuels, Enedis émet la proposition de réorienter les heures creuses vers les heures du jour où la production d’énergie solaire peut être optimisée. Cette suggestion implique de privilégier les tarifs réduits durant la mi-journée estivale plutôt que lors des périodes nocturnes ou des pics de consommation hivernaux. Ce changement stratégique viserait à mieux intégrer l’énergie solaire dans le réseau électrique et à alléger la demande aux moments les plus sollicités.
Pour les consommateurs, ce renouvellement des habitudes pourrait impliquer des ajustements, en particulier pour les adeptes de la recharge nocturne ou les usagers habitués à lancer leurs appareils électroménagers aux heures tarifaires avantageuses actuelles.
La décision finale, qui façonnera les tarifs de l’année 2025, dépendra des pourparlers en cours entre Enedis et la Commission de régulation de l’énergie.