En cette fin de mois de mai, de nombreux Français découvrent une agréable surprise sur leur compte bancaire : un virement inattendu d’environ 2 000 euros. Explication d’un dispositif peu connu mais très encadré.
Un virement surprise avant le salaire
C’est une transaction qui intrigue : entre le 27 et le 31 mai, plusieurs millions de salariés français découvrent un versement inhabituel, pouvant grimper à plus de 2 000 euros. Pour certains, il est déjà visible sur leur compte. Pour d’autres, il arrivera dans les tout prochains jours.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit ni d’un bonus exceptionnel, ni d’une aide de l’État, mais bien d’un mécanisme prévu par la loi : la participation et l’intéressement.
Derrière ce versement, une redistribution des résultats
Chaque année, certaines entreprises sont tenues de partager une partie de leurs bénéfices avec leurs salariés. C’est ce que prévoit la participation, obligatoire dans les structures de plus de 50 salariés.
À cela peut s’ajouter une prime d’intéressement, cette fois facultative, que les entreprises choisissent de mettre en place pour récompenser l’atteinte de certains objectifs (rentabilité, performance, etc.).
Le double dispositif concerne des millions de Français, et les montants peuvent varier fortement selon le poste, le salaire ou encore la politique de rémunération de l’entreprise.
Une moyenne de 2 000 euros… mais des écarts importants
Selon les derniers chiffres de la DARES, près de 6 millions de salariés reçoivent une prime de participation, et un nombre quasi équivalent bénéficie de l’intéressement. Certains touchent même les deux.
En moyenne, le montant versé approche les 2 000 euros. Mais attention : il s’agit d’une moyenne globale, qui peut dissimuler de fortes inégalités. Tandis que certains recevront quelques centaines d’euros, d’autres dépasseront largement les 3 000 euros.
Ce montant dépend notamment :
- Du niveau de salaire (plus le salaire est élevé, plus la prime est importante),
- De la taille de l’entreprise,
- Des résultats financiers de l’année écoulée.
Libre choix du salarié : perception immédiate ou épargne différée
Les bénéficiaires ont, depuis plusieurs semaines, eu l’occasion de faire un choix important :
➡ Recevoir la somme directement, quitte à la voir intégrée au revenu imposable,
➡ Ou la placer sur un plan d’épargne salariale, non imposé, mais bloqué plusieurs années.
Certaines situations permettent néanmoins un retrait anticipé sans pénalité, comme :
- L’achat d’une résidence principale,
- Un mariage ou PACS,
- Une naissance (à partir du 3e enfant),
- Une invalidité, un décès ou un divorce,
- Une création d’entreprise ou un surendettement.
Une opération méconnue mais massive
Chaque année, plusieurs milliards d’euros sont ainsi redistribués aux salariés via ce mécanisme. En 2024, plus de 10 millions de Français sont concernés. Une bouffée d’oxygène pour beaucoup, surtout dans un contexte où le pouvoir d’achat est scruté de près.